Interview d'Hélène Rey

Ils enseignent aux petits comme aux grands et transmettent leur savoir avec patience et pédagogie, mais qui sont les professeurs de la MPA ? Nous avons décidé d’aller à leur rencontre afin d’en savoir un peu plus sur ceux qui éveillent la passion chez les aspirants musiciens.

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Hélène, j’ai bientôt 37 ans et je viens du Cantal. Actuellement, j’habite à Voiron et j’enseigne exclusivement le piano. Je travaille à la MPA de Vizille depuis environ 4 ans.

Quand as-tu commencé la musique ?

J’ai commencé par chanter des canons avec ma mère, au coin du feu. Puis j’ai pris des cours vers 7-8 ans, dans une école de musique municipale.

Pourquoi cet instrument ?

Mes parents n’étant pas musiciens, je ne sais pas trop. Ma mère me raconte qu’à 4 ans j’ai entendu un concerto pour piano de Beethoven et ai été saisie par ça. J’ai une passion pour la musique classique depuis toujours, surtout pour le piano et son large éventail de sons, ses vibrations infinies qui me touchent…

Depuis quand es-tu professeur de musique ?

J’enseigne depuis 2005, et de manière professionnelle, à temps plein, depuis 2007. J’ai reçu une formation diplômante au CEFEDEM de Lyon (centre de formation des enseignants en danse et musique), qui m’a beaucoup aidée et me porte toujours, et je suis reconnaissante de ça. C’est une formation riche, pédagogiquement et musicalement parlant, qui offre une réflexion indispensable.

Qu’est-ce qui t’as poussé à faire ce métier ?

Jouer du piano est l’un de mes rares centres d’intérêt, donc l’enseigner s’est imposé naturellement. J’ai développé un véritable intérêt pour la pédagogie, du fait d’avoir été confrontée a pas mal d’obstacle pendant mon apprentissage.

Qu’est-ce que tu écoutes ?

Curieusement pas grand-chose, je ne ressens pas le besoin de me nourrir de musique. Mais parfois j’ai des coups de cœur et je peux écouter plusieurs fois certaines musiques car elles viennent toucher quelque chose en moi et ça me procure un sentiment de bien-être. Cela dit, j’écoute plutôt de la musique classique au sens large, par exemple un groupe vocal pro, les « VOCES8 » et aussi un compositeur mexicain actuel « Arturo Márquez » et son morceau pour orchestre Danzón n°2 d’imprégnation latine.

Joues-tu d’autres instruments ? Si oui, lesquels ?

Actuellement pas vraiment… Mais je joue un peu de flûte traversière, en autodidacte. Et j’ai également appris seule, un été, à jouer de l’accordéon diatonique (il est plus petit que le traditionnel), qui est plus associé à de la musique traditionnelle « folklorique ».

Des conseils pour ceux qui voudraient se lancer dans l’apprentissage musical ?

Être un peu autodidacte ce n’est pas mal. Il faut se faire confiance, prendre temps de chercher seul, se laisser le temps d’avoir ses propres initiatives. Rien ne peut remplacer cet élan personnel. Les cours n’ont de sens que s’ils rencontrent le besoin d’apprendre, initié par la personne. Ils sont là quand il y a des murs trop hauts à franchir, ou des questions qui nécessitent des réponses.

Comment se motiver à pratiquer son instrument pendant le confinement ?

Il faut s’accorder le droit à un rythme naturel, linéaire… Aller vers ce qui nous plait quand ça nous plait. Pour certains ce sera très bien comme ça et pour d’autres ce sera bien de s‘autodiscipliner en s’imposant une routine.

Un petit mot pour la fin ?

Je voudrais inviter à la réflexion, sur le « pourquoi on fait de la musique » et pourquoi on demande à prendre des cours pour cela. Le besoin d’expression musicale correspond à un besoin intime parfois très fort et mystérieux, abordé avec délicatesse et respect pour chacun. J’essaye de rester consciente de ça pour moi et chacun de mes élèves.